ALAN CROISSANT,
NÉ EN 1996

Artiste-collecteur, dit « plasticien », je développe une pratique polymorphe qui explore la transformation des matériaux issus de la « société de consommation ». À travers ce processus, j’attribue à ces objets un nouveau récit, un statut inédit. La collecte et la récupération sont au cœur de mon approche, donnant naissance à une poétique matérielle où chaque élément trouve sa propre voix narrative.

Mes interventions reposent sur des gestes « primaires », combinant artisanat et autres savoir-faire, adaptés aux besoins de chaque œuvre. En détournant des matériaux — tels que des emballages carton, du polystyrène ou des mousses — j’interroge leur symbolique culturelle et leur potentiel narratif. Questionné par la finitude de notre monde, je transforme les reliquats de notre société contemporaine en matière créatrice.

 

Ecrivain, j’écris, je sculpte et met en espace des récits autofictionnels où l’imaginaire et la matière s’entrelacent. Mes textes, peuplés de requins à ressort, de pierres à roulettes ou bien de mayonnaise en tube, se déploient dans l’espace à travers des installations et des lectures performées.

J’alimente un réservoir de textes et une bibliothèque de matériaux, que j'assemble dans une démarche que je qualifie de poésie plasticienne [1]. Utilisées sous différentes formes plastiques, ces fragments fonctionnent comme des prises de notes du réel et ne deviennent pas toutes des œuvres mais alimentent un fond spéculatif dans lequel je puise et me réfère pour nourrir mes travaux écrits et en volume.

Je travaille principalement sur des récits « marginaux » ou perçus comme Sans valeur [2], que je réhabilite à travers une approche artistico-littéraire. L’intérêt étant de donner une dimension poétique et existentielle à ces objets afin d’en faire des catalyseurs de réflexion sur la société, l’individu et la consommation.

 

[1] Jean-Max Collard, 2020

[2] Sans valeur, Gaëlle Obiégly, 2024, éd. littérature intérieure, Bayard.